Histoire de pieds

Bien qu’ayant toujours eu bon pied bon œil,
ce malgré un pied plat et
un pied bot,
Claude était bête comme ses pieds et
prenait tout au pied de la lettre.
Il en était pieds et poings liés à son patron,
un tyrannique batelier aux petits pieds.
Il fut un jour mis à pied par ce dernier
qui s’était levé du pied gauche.
« Nous sommes sur pied de guerre lui dit-il.
Nous ne pouvons plus vivre sur un grand pied.
Je dois mettre sur pied une restructuration,
jeter un coup de pied dans cette fourmilière
remettre sur pied mon entreprise.
Il te faut donc nous quitter, mettre pied à terre »
Bien qu’ayant le pied marin,
Claude perdit pied.
Sa compagne qui avait les pieds sur terre
sauta à pieds joints sur l’occasion.
« Tu n’es qu’un va-nu-pieds.
Je te quitte, ça te fera les pieds.
Je veux mon propre pied à terre.
J’ai mis sur pied mon nouveau projet de vie.
Je compte repartir du bon pied comme assistante
chez un podologue où je suis déjà à pied d’œuvre.
J’ai été engagé hier au pied levé mais
je veux y prendre pied.
L’important est d’avoir un pied dans la place.
Et ça, c’est le pied !
Je ne laisserai personne me marcher sur les pieds !».
Claude se jeta à ses pieds,
fit des pieds et des mains et tant
qu’elle partait à pied,
il se traina à ses pieds,
ne voulait pas lâcher pied,
souhaitant lutter pied à pied,
jurant qu’il serait de nouveau vite sur pied.
Il ne put malheureusement prendre le contre-pied de cette annonce.
Honteux de son attitude, il était cent pieds sous terre.
Il finit toutefois par reprendre pied.
« Salope, tu prends ton pied avec
ce pied nickelé de podologue,
ce fayot sur pied,
ce petit connard qui pue des pieds.
Ha tu veux me faire un pied de nez,
tu préfères être à ses pieds. »
Et fou de jalousie, Claude lui jeta d’abord des coups de pied
puis prit un pied-de-biche
et l’envoya un pied dans la tombe
en prenant soin de brûler la seule photo sur pied qu’il avait d’elle.
Pour être sur pied d’égalité, ce sacré marin de Claude se suicida ensuite,
au fond d’un lac où il ne pouvait avoir pied,
s’étranglant, pour plus de certitude, à l’aide d’un énorme pied à coulisse,
avec pour seul espoir, n’ayant pas les pieds au sec,
d’avoir au moins un pied au paradis.

Conclusion de cette histoire :

Il ne faut jamais jouer avec les pieds de quelqu’un
qui est incapable de retomber sur ses pieds.