Aujourd’hui, mon ami José Dautrebande dit Coco s’en est allé.
Il s’en est allé rejoindre Myriam, l’amour de sa vie avec qui il partageait chaque soir, en colloque singulier, une coupe de champagne ; elle son épouse, sa confidente, elle qui l’écoutait, l’encourageait, mais aussi parfois canalisait son enthousiasme débordant. Elle qui depuis quelques années lui manquait tellement.
Quelques jours avant le grand départ, il m’a dit avec simplicité, sans réelle résignation, mais avec lucidité : « Je pense qu’il est maintenant temps pour moi de partir ». Quelques mots énoncés avec une profonde humilité, cette humilité qui l’avait habitée toute sa vie.
Aujourd’hui, il nous a quittés serein, entouré par les siens, laissant un vide énorme pour ses proches et pour tous ses amis qu’il avait nombreux. Car José, c’était avant tout un homme curieux de l’Homme pour qui la relation aux autres constituait le socle de l’existence et la source de son bonheur sur cette terre.
Très rapidement, il tissait avec ses semblables des liens qui en devenaient indéfectibles et qu’il avait plaisir à entretenir autour d’une bonne table ou d’un apéritif, en avant-soirée, lors de ces heures particulièrement propices pour refaire le monde.
L’amitié avait pour lui un caractère sacré et se devait d’être partagée sans retenue, sans arrière-pensées, sans attente d’un retour. Très vite, on devenait pote puis vrai pote. Si le lien devenait plus intime, plus fort, on devenait alors ami, puis véritable ami et enfin un frère ou une sœur. Nous étions presque tous ses frères ou ses sœurs.
Loin d’être de façade, cette amitié était une véritable activité, une sorte de terreau de générosité qui lui permettait, sans jamais compter, d’offrir aux autres son temps, ses conseils, ses encouragements et surtout un vrai sens de l’écoute qui faisait de vous un être unique. Ses avis étaient mesurés et ses remarques souvent fondées sans être blessantes. Et puis il y avait ce sourire dans les yeux, avec ce regard qui pouvait devenir perçant, pénétrant même, mais toujours indulgent. Jamais il ne jugeait autrui, mais appréciait ses semblables à l’aune de leur bienveillance. Il évitait discrètement la compagnie des êtres égocentriques ou arrogants qui, de temps à autre, rarement, croisaient son chemin.
Il riait de tout et de lui-même avec bonhomie et avec parfois un humour caustique qui nous rappelait à notre condition de mortel.
Coco avait une forme de magnétisme empathique qui émanait de tout son être. Une énergie puissante, fédératrice, qui donnait l’envie de se joindre à lui dans les projets qu’il entreprenait ou auxquels il participait avec passion.
Cette énergie rassembleuse est transcendante et je suis intimement persuadé que là où il est, Coco continue à nous diffuser cette onde bénéfique qui tout simplement s’appelle l’Amour.
16 janvier 2020